Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, que le grand public connaît désormais mieux sous l’acronyme GIEC, vient de publier le premier volet de son sixième rapport d’évaluation. Fidèle à son habitude, l’organisation intergouvernementale a emprunté son habituel ton catastrophiste : les dérèglements climatiques vont s’accélérer et, avec eux, les incendies, les tempêtes, les inondations se multiplier.
Nous pouvons nous interroger, avec d’autres, sur la crédibilité du GIEC : nous devons, en effet, être invités à la prudence lorsque l’on sait que les deux représentants belges les plus connus – à défaut d’être éminents – sont, d’une part, le gourou climatique Jean-Pascal Van Ypersele et, de l’autre, l’homme aux multiples « fake news » dans les dossiers migratoires François Gemenne.
En réalité, nous n’avons pas attendu le GIEC pour comprendre que nos modes de vie et notre politique énergétique doivent être questionnés. En ce qui concerne les premiers, il va de soi que le mouvement incessant des marchandises et des hommes – et donc des migrations – doit diminuer au profit de la relocalisation et de l’enracinement. Pour ce qui est de la seconde, l’énergie nucléaire est la plus adaptée aux enjeux contemporains. Et pourtant, contre tout bon sens, nos dirigeants veulent s’en passer.
La sortie du nucléaire est prévue dès le début de notre siècle et sanctifié dans la loi du 31 janvier 2003, modifiée par les textes législatifs de 2013 et 2015 afin de surseoir à la fermeture des centrales. Mais celle-ci est bel et bien inscrite dans les astres : le gouvernement De Croo a d’ailleurs confirmé la fermeture des sept réacteurs que compte notre territoire pour 2025, c’est-à-dire demain.
Le nucléaire fournit aujourd’hui un peu moins de la moitié de l’électricité en Belgique, suivi des combustibles fossiles (25 %) et des énergies renouvelables (20 %) : à la lecture de ces chiffres, il semble évident qu’il est indispensable à notre mix énergétique et que s’en passer relève de l’utopie.
Afin de limiter nos émissions de CO2 et donc lutter contre le réchauffement climatique, à considérer que celui-ci est de nature anthropique, le nucléaire est indispensable : les centrales n’émettent pas de gaz à effet de serre, encore moins donc que… les éoliennes. Par idéologie, Ecolo, parti dont on déjà abondamment écrit qu’il n’avait plus rien d’écologique, maintient pourtant sa volonté de sortir du nucléaire, malgré les risques de « black out » qu’une telle mesure ferait peser tous les hivers.
La ministre fédérale de l’Energie Tinne Van der Straeten (Groen !) pense avoir trouvé la parade : ouvrir des centrales à gaz, émettrices de CO2, le temps que les énergies renouvelables soient en mesure de fournir le pays en électricité. On doute fort qu’avec une telle mesure, la Belgique atteigne ses objectifs climatiques.
Après plusieurs décennies d’éléments de langage distillés pour décrédibiliser le nucléaire et quelques catastrophes au sein de pays où les mesures de sécurité n’étaient pas optimales, le nucléaire fait encore peur à une partie de la population. Or, nos centrales sont protégées et régies par des règles de sécurité strictes rendant un accident improbable.
Les lubies écologistes ne devraient plus dicter notre politique énergétique : nous avons aujourd’hui besoin, plus que jamais, de l’énergie nucléaire. Les sommes astronomiques investies dans l’éolien devraient servir à moderniser notre parc nucléaire.