Avouons-le : placer un cordon sanitaire autour du Centre démocrate humaniste nous fait un peu de peine… Le parti ne pèse plus bien lourd électoralement (s’il y a ici des électeurs du CDH, qu’ils se manifestent !) et sa disparition est inscrite dans les astres politiques. D’ailleurs, pour encercler les quelques rares adhérents restant, nous aurons beaucoup trop de ruban de balisage tant le parti est devenu chétif !
Mais la question se pose. En effet, le parti fut le premier à faire élire une femme voilée en Europe ! Et il en fut fier… jusqu’au moment où ladite élue a commencé à afficher ses sympathies pour les mouvements extrémistes turcs. Ce qui n’a pas empêché Catherine Fonck, lors de la reprise de Kaboul par les Talibans en août dernier, de poster une photo de femmes afghanes sans voile au début des années 70. Au CDH, on se bat pour la liberté des femmes à Kaboul et non à Bruxelles ou à Verviers.
Quand un parlementaire CDH émet quelques réserves sur l’islam, notamment sur le voile qui est le signe, selon lui, d’une « revendication politique, radicale, qui ne veut pas de notre modèle de société, ne veut pas de nos valeurs, et les combat », il est rappelé à l’ordre, pratiquement exclu du parti. Pour son courage d’avoir transgressé un tabou, Georges Dallemagne, puisque c’est de lui dont il s’agit, serait le bienvenu Chez Nous (ce serait une façon de terminer en beauté et avec panache une carrière politique).
On saura prochainement si Joëlle Milquet, qui a transformé le PSC en CDH, a bel et bien confondu le travail au sein de son cabinet et la campagne électorale de son parti. La justice tranchera, mais, dans les cabinets et les Parlements où elle a oeuvré, on s’est réjoui du départ de celle qui avait pour habitude de ne saluer personne. Mais ne vous inquiétez pas pour elle : Joëlle Milquet a depuis été recasée au Comité stratégique du Centre européen d’assistance électoral. Dimitri Fourny quant à lui a été inculpé dans une vague affaire de fausses procurations pour l’élection dans sa commune. Encore un parti qui voulait faire de la politique autrement !
Le Centre démocrate humaniste est l’héritier du Parti social-chrétien. Mais ses nouveaux dirigeants et la nouvelle génération ont tellement honte d’un passé dont ils devraient être fiers qu’ils surjouent leur cure de rajeunissement en étant plus progressistes que les progressistes. Nous pensons au contraire qu’il ne faut jamais renier son passé et le nôtre fut bercé par le christianisme. Les humanistes-centristes-démocrates (dans l’ordre que vous voulez) auraient eu bien plus de panache de mourir la croix à la main que de s’ouvrir à toutes les diversités.
Le parti est désormais en soins palliatifs et ne sera plus guère dangereux à long terme. Sa tentative de se renouveler sous le slogan « Il fera beau demain », et de rebaptiser le parti (en « Demain » ?) est vouée à l’échec : à moins de recourir à la méthode Fourny, il n’y aura bientôt plus d’électeur.