Le parti Chez Nous n’aime pas les cordons sanitaires… mais comme l’ensemble des partis traditionnels veulent appliquer le principe à notre encontre, prenons-les à leur propre jeu antidemocratique. Le Mouvement réformateur n’est ainsi pas le mouvement des libertés et de la bonne gestion qu’il prétend être.
Le MR est le parti par excellence des fils et filles de, cooptés non pas sur leurs compétences, mais sur les miracles de la filiation. Ainsi en est-il de Christine Defraigne, fille de Jean Defraigne devenue femme politique dont on est en mesure de se demander ce qu’elle a apporté à la politique belge (que les libéraux ne nous allument pas… en « off », nombre d’entre eux se plaignent qu’elle passe plus de temps en séance du Parlement ou du conseil communal à se remaquiller qu’à peser dans le débat). Ainsi en est-il aussi de Denis Ducarme, fils de l’ancien président du parti qui dut démissionner de son mandat de ministre-président de la Région Bruxelloise pour des oublis fiscaux, et frère de Lucas.
Mais les champions hors catégorie se nomment les Michel : après le père, il y eut le fils, et après le fils, le Saint-Esprit, le frère pardon, dont l’heure de gloire malgré lui fut le sketch qu’il offrit à la Belgique en tentant de parler néerlandais, avant de reprendre en verve quelques mois plus tard : « je suis bilingue pour commander des frites ». Un parti qui n’a pas ministre plus compétent à proposer n’a pas vocation à participer à un gouvernement.
Le MR est le parti de toutes les trahisons. Pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir, quitte à plonger le pays dans une énième crise politique, il a signé le Pacte de Marrakech, promettant toujours plus d’immigration et de problèmes liés à celle-ci. Mieux, la signature a probablement valu à Charles Michel le poste de président du Conseil européen et dont le seul fait d’arme à cette fonction a jusqu’ici été de ne pas céder sa place à Ursula von der Leyen lors d’une réunion avec Erdogan. A ce propos, on ne sait pas si les responsables du MR sont gênés d’avoir longtemps défendu l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.
Le président actuel du MR, Georges-Louis Bouchez, fut de ceux qui courtisaient les représentants du Parti Populaire ou des Listes Destexhe avant de mieux se raviser quand le MR assouvit ses rêves de toute-puissance en lui confiant les rênes du parti. Pourtant, l’homme étant politiquement instable, les vieux de la vieille lui ont attribué des belles-mères (non, non pas la mère Michel, mais un comité de sages) pour le surveiller.
Le MR a été de nombreuses coalitions avec le Parti socialiste depuis 1999 : depuis ce temps, on aurait pu espérer que l’apport des libéraux infléchisse la tendance : et pourtant, rien, nada, la région wallonne décroche toujours et n’est toujours pas mieux gérée. Certains responsables du parti (Kubla, De Decker…) prirent même les mauvaises habitudes des socialistes en confondant bien public et intérets privés.
Enfin, les libertés du MR s’arrêtent à la frontière de ses propres idées : en 1999, Louis Michel demanda aux Belges de ne pas aller skier en Autriche après qu’un parti patriote est arrivé au pouvoir ; aujourd’hui le MR défend encore la politique du cordon sanitaire (bien qu’avec les libéraux, tout est fluctuant : le parti qui jamais ne s’allierait avec la N-VA a fini par gouverner avec elle).