C’est le type de sujets dont la classe politico-médiatique est friande car ils lui permettent de rappeler qu’elle se situe dans le camp des progressistes et, partant de là, du bon côté de la frontière séparant le Bien, élevé en lettres capitales, et le Mal.
En se voyant interdire par l’UEFA d’éclairer son ultra-moderne stade aux couleurs arc-en-ciel pour affronter la Hongrie, la ville de Munich allait néanmoins réussir son coup : mettre la cause LGBTQ…XYZ, élevée au rang d’idéologie, quasiment de religion, au centre des débats. En même temps, la Hongrie tant décriée depuis qu’elle a porté démocratiquement, c’est-à-dire par les urnes, Viktor Orban au pouvoir, se trouvait sur le banc des accusés.
Par-delà l’exercice de propagande, éclairons le débat (et traquons les « fake news » des médias traditionnels).
Que dit la loi hongroise qualifiée un peu partout d’homophobe ? Elle indique que « la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans ». Sans entrer dans un débat approfondi sur le texte, on peut légitimement se demander si la promotion d’un type de sexualité avant la majorité est une bonne chose (on préférerait promouvoir, auprès des plus jeunes, les savoirs élémentaires et la culture), mais, en aucun cas, il n’interdit l’homosexualité, ni ne menace les homosexuels de persécution.
Partout sur le continent pourtant, déniant tout principe de souveraineté à la Hongrie (et à la Pologne par la même occasion), les responsables politiques et les journalistes ont réagi. Pour Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, « ce projet de loi hongrois est une honte. Il discrimine sur base de l’orientation sexuelle et s’oppose aux valeurs fondamentales de l’UE. On ne fera pas de compromis. » Sophie Wilmès, notre ministre des Affaires étrangères, a, quant à elle, demandé des sanctions. Et il faut que celles-ci soient « lourdes ».
Comme souvent, le vrai débat autour de l’homophobie est ailleurs. Nous ne pouvons accepter de voir les homosexuels maltraités ou injuriés. Cela ne fait pour nous l’objet d’aucune contestation. La vraie question est la suivante : qui, en Belgique, et même en Europe, les persécute, les insulte, les menace ? Un rapide tour sous les articles consacrés au sujet fourniront au moins un élément de réponse à toute personne qui ne voudrait ouvrir les yeux. Et l’on conseillerait à la ville de Munich de colorer son stade au moment de recevoir le PSG (ça aurait plus de panache!), club tombé dans le giron du Qatar, là même où les homosexuels n’ont aucun droit.
Plus généralement, c’est la politique de Viktor Orban qui est une nouvelle fois attaquée par l’Union européenne (qui menace même la Hongrie de perdre tout financement) : le Premier ministre magyar incarne la lutte contre cette immigration qui détruit l’Europe et le combat pour la préservation des valeurs familiales, chrétiennes et finalement tellement plus européennes que celles d’Ursula von der Leyen ou de Sophie Wilmès.